SAUVE
Dictée intérieure
Assis sur l’herbe aux feuilles mortes ils s’étreignent se tiennent pour ne pas tomber sous les arbres jusqu’à disparaitre, ils tuent l’ennui au flipper boudent et se bagarrent, ils mentent sur place les ambitions s’éloignent le long de la nationale, ils seront licenciés divorcés cocus cancéreux mais ils ne déchantent pas.
Ils dépensent leur présent avec assurance leurs enfants après eux alors qu’elle sort hurler ses pleurs « t’es où ? » elle répète une voix sort de l’inconnu. Les larmes s’évaporent.
Ils occupent la nuit. L’alcool les exaspère . La vie les préoccupe.
Ils vident leurs bouteilles qui deviennent des quilles. Ils laissent toutes sortes d’empreintes, ils savent qu’ils ne trouveront pas l’humanité à l’unisson mais ils cherchent ils surenchérissent ce murmure à la cantonade l’hymne à la joie l’Himalaya de l’humanité, enfin, les barrières tombent, l’ami de l’homme s’en mêle, les travailleurs se lèvent puis ce sont les échafaudages.
L’aurore pointe c’est l’hymne de la réconciliation ils sont au bord du comas. Sur tous les toits les goélands crient, les matinaux regardent leur montre, ils sont passés à coté , ils ont peur de ne plus être. Ils sortent et pressent le pas, avides de nouvelles fraiches
Bientôt blottie dans le ventre creux de la matinée une veille dame au ban de la société des actifs ouvre grand. La fille donne la béquée. La mère ne sait plus qui est sur le trottoir. Le fils pousse son père jusqu’à l’église « bonjour mais on se revoit dans deux minutes, au paradis. »
Jour de pic. Au pied des sept étages, depuis la cour jusqu’au bac à sable, une petite fille tire son papa en short et maillot jaune. Il tousse. Ce qui les a salis ?
Les dames mises sur leur trente et un, agitent leurs éventails.
Tandis qu’ils suivent leur procession -la menace d’un désordre inclus dans la fanfaronnade, -James Bond marche dedans, ne pas verser une seule larme. Ils descendent le cours de leur vie avec des images saintes si souvent pour assouvir .
Une naine rougit en remontant la foule regarde droit devant quant à l’heure la plus ensoleillée à deux pas la criée, elle boit une bière aux abords au bar des desesperados l’alcool, l’amour, les coups sur le visage. Des bas fonds on entend la criée.
Il fait la manche à bras ouvert, le sourire sans dent.
A chaque fois qu’il leur reste du temps, ils fument. En exil dans l’agora, c’est gratuit.
Inlassable, il lance la mie de pain aux oiseaux de son monde. Il parle à l’un d’eux, sur la fontaine, étranger à son milieu mais que font les dieux là-haut ?
Il a prise sur le réel. Devant l’institution, il pose un sourire surdéterminé. Il peut durer longtemps face aux visiteurs des pays
étrangers.
Les uns derrière les autres déambulent, ils s’arrêtent pour tromper la continuité ; Se réfrigèrent et ils acquièrent des sacs de marque à lanière qu’ils portent avec leurs enfants en bandoulière ; Posent, prêts à porter tout achat d’impulsion qui puisse instantanément les maintenir sur la crète. Soudain, ils prennent l’initiative de se désaltérer. Une accumulation de mignardises au son du folklore local. Le sol s’enfonce. L’après-midi devient franchement grésillant.
Un jour où les eaux stagnent plutôt, il longe le quai en comptant chaque pas la vie pendue à son cou. Il a recours à la nature dans le camping, il récite sa langue entre l’heure creuse et la fin de journée, il sait qu’il est là pour un moment. Il apprend à oublier.
Il se réveille d’une guerre sur un matelas double littéralement alité cherche l’étreinte. Il lit, se rendort, étouffe dans un tunnel bien éclairé avant de convertir la journée du bon côté.
Touché du doigt par un monde faisant fonction, il pointe l’ennemi le titille, décharge, exalte, hébergé par un système d’exploitation. Quel temps fait-il ?
Depuis son écran, le monde s’est dévitalisé.
Au fond des villes habitées, ils recouvrent le silence ils vont jusqu’au bord de l’apnée. Ils épuisent le soir.
Sans ressources, point d’interrogation au coin de la rue, elle souffle sur les braises pour que la vie chante, elle joue de l’harmonica puis elle enlève chaque caillou de sa marche pour mettre de l’ordre à la ligne
Devant la résilience, les moments ont aussi leur vielle femme qui se tiennent par le tablier sur le banc du bus qu’elles ne prendront plus, elles s’en retournent, réjouissent la nuit tombée.
Au balcon, elle au singulier tisse des liens avec d’autres invisibles, regarde toutes ses soirées et les voitures passer. De son alcôve, elle est rangée des voitures des voitures le temps est son œuvre.
Demain, elle court le marathon pour être sûre de ne pas être la dernière.
Elle n’est pas sexe cette autre qui pour avoir une version d’elle-même qui tienne, met en boîte le paysage dans une tenue de camouflage. La forêt est endormie.
Les belles de jour, quant à elles, ont fait le choix de l’ombre pour éviter le rayon optique des sections d’assaut. En prenant la parole elles s’excusent. Bientôt furtives elles développent un raisonnement pour noyer le poisson.
Il traverse le fleuve, assis. Dans la position exacte du lecteur, l’immobile n’est pas inquiété le journal en main le monde le confond avec les présents.
Il lit plutôt n'importe où, la langue pendante à l'intérieur, en bougeant le moins possible. Il a un cadre pour chaque œil. Ça passe plus vite jusqu'à épuisement, alors, il débarque.
Sur le circuit court de l'ile, quand les corps du couple se mettent en chemin, ce n'est que pour tuer le temps. Vient le moment de s'attabler, ils s'envoient des photos à la figure en souriant, chacun visionne et commente à satiété le paysage. Entre deux plats, l'attente dure au-delà. Silence. Ils enfilent un masque pour s'absenter jusqu'à la prochaine bouchée, (éviter le court circuit), comme ça ils ne seront pas mangés.
Il cherche des émissions polluantes pour valider son début d’asphyxie. Il conjure ainsi la menace.
A l’intérieur et une fois sur trois il se détourne de sa femme, le conducteur de drone. Il décide de marcher dehors, le regard vers le bas.
Il traverse l'actualité entre chez lui et la boulangerie, prêt à atterrir sur le premier fait divers. Deux points, ouvrez les guillemets :
« -Les requins profitent des inondations pour envahir les villes.
-Il y a des crocodiles dans les égouts de Paris.
-Bob Marley a été assassiné par la CIA.
-L’ancien Pape s’est rendu en pèlerinage à la Mecque. »
Le mal est en lui. Ailleurs, le monde craque à toutes les échelles. Il veut toute la lumière. Il fonce tête baissée vers la vie.
Au crépuscule, c’est toujours une élève qui dévore à l’âge mûr miséricorde -un énième rapport pour être bien notée.
Irréprochable, elle a déjà légué son corps à la science en attendant le salut chimère, elle a la libido détournée du paysage.
Qu’est-ce que la nuit ? Elle est dans cet opposé-là. Un autre univers, développer la nuit blanche, ne pas faire garrot. Se décaler. L’idée de chanter. Elle rêve d’un paradis mais se ravise. Le paradis peut être difficile pour des êtres qui ne sont pas des anges. Le paradis peut être difficile pour des êtres qui ne sont pas des anges. En attendant d’être consolée par quelqu’un ou quelque chose, elle se convertit au papillonage, plonge dans le tarot de Marseille, c’est plus terre à terre.
Il est très apprécié car il est très parlant et permet de donner pas mal de précisions.
Elle s’enroule au doute au chevet de son intuition.
Elle frissonne sur les trottoirs de la Ville qui s’éveille, puis tombe comme une pierre aux heures ouvrables, le couvre-feu du feu intérieur n’aura pas lieu.
Alors que plus invisible parmi l’innombrable un jeune homme s’élance dans la métropole de son destin pour y combattre l’altitude. Comme la Ville est vertigineuse, il se déplace en comptant ses pas, invente des allers puis des retours, s’entraine à la contrainte, il est au bord de l’incident.
Il marche dans une fourmilière de costumes cravates, se glisse entre les carrières, en visant l’ascenseur. Il s’immerge dans les quartiers du tertiaire, il n’a aucune assurance. Il invente d’autres rituels, va souffler dans les églises et trinque au bar des habitués. Visiteur, il se transforme au pied des monuments, gagne en proximité des nantis de l’humeur. La vie triomphe sur les photographies. Il reprend pied. Il résout l’équation vitale : Tenir debout et gagner sa pitance. Le ciel est en fuite. Il longe le boulevard et ses vitrines. Il aimerait s’acheter une conduite. (une voix : )« Tu ne peux éviter de venir parmi les hommes. » Sur la place, la nuit est déjà tombée. Les orphelins, allumés par les chants et le son des guitares, rejoignent la communauté tout juste née. Il suit le guide. Ils veulent sécher l’humidité de leur peau autour d’un foyer.
« Sens ton poids peu à peu se perdre dans ma paume circulaire », dit l’apôtre en culotte courte. Il revoit sa vie, simple et brève, il joue la main par des touches différentes, s’enfuit comme un boxeur misérable.
L’expérience blesse mais Don Quichotte n’en fait qu’à sa tête, il rêve d’être un maquereau mais il pêche des barbeaux. Il se déplace dans un halo de tabac froid. Aux confins d’une cité qu’il n’habite plus, sa voiturette garée pour l’abriter du vent, il ignore le tumulte et fume en surplomb des eaux troubles. Il suffira d’une anguille pour qu’enfin, il bredouille sa fierté (d’homme). Un cygne avance tiré par ses remorqueurs.
Depuis que la colère les habite, ils décrivent des cercles et s’enracinent pour ne plus glisser dans la honte.
Autour du braséro, un certain plaisir nait de l’espoir de vengeance.
Ils ont une chaleur vitale et la voix âpre pour balancer la haine au numéro 1.
Depuis le rond-point, ils répètent, ils répètent qu’ils iront jusqu’au bout. la parole chasse la solitude.
Les fils de Dieu évitent la plupart du temps d'en venir aux mains. Ils se débattent sur le murmure du commun. Incontournables quand ils se congratulent, parlent, un ton au dessus des forces de l’ordre. Sur la place « faites du bruit », «restez vivant ! » Puis soudain les hormones surenchérissent. Neuf fois sur dix un mot plus haut et la menace des poings peut muter en hymne à abattre -garde à vue puis retour sur le terrain.
Il a le regard qui pend tandis qu’il lui parle. Depuis la galerie il est tellement content de s’adresser à elle.
Dans l’auto sur puissante, elle se recroqueville, elle se re croqueville derrière un camion, une intrigue passionnelle inextricable lui perce les deux oreilles.
Elle ne prend plus d’initiative. Elle ne prend pas de voyageur. Elle se laisse guider par le camionneur. Elle écoute l’amant intarissable ; Elle voudrait lui faire des appels de phares, tant qu’il est encore temps mais elle se tue à l’écouter. Elle a le désir de retrouver son panache. Elle pense aussi au shampoing pour soigner sa crinière. Elle pense à une crème de jour et au masque qui la rendrait belle.
Assis à la cafétaria, il suspend sa présence, le regard diffus, ignorant le fil droit des passants, les trajectoires sont parfois cahotantes, chez les professionnels de la déchéance. Le flux des coquettes passe inaperçu, les paroles hors-sol, aussi. Les lutteurs assermentés, filent, il y a des airs bonhommes, des publics qui vieillissent à vue d’œil, les figurants manifestent la présence de l’hétérogène.
Son plaidoyer dans la peau, il a toute la raison du monde, entre les dents,
il n’y croit plus, c’est pourquoi il jouit avec les mots. Il est propriétaire.
Alentour, les langues se délient, la femme et l’homme se rapprochent. Sur le dos d’un inconséquent, ils se mettent à nu.
Il s’est trouvé en elle. Du maquillage.
Ilelle aime prendre les transports en commun avec Il qui tricotte pour passer le temps. Des sandales de femme.
Ilelle en profite pour attirer le regard et demande confirmation de sa transition. Ilelle rêve d’être reconnu.e. Ilelle est né d’un entre deux et a grandi dans un mal entendu. Une culotte de femme.
Il a été voir de nombreux conseillers en orientation.
Ilelle a pu bénéficier de certains organes de la partie adverse qu’ilelle tente de sceller en un tout en un.
Avec les yeux, Ilelle renouvelle sa demande d’accusé réception.
Qu’un regard du clan d’origine ne réponde pas au besoin de l’usager et c’est la descente. Tant d’accessoires ne suffisent pas à changer de peau.
Vaporette.
Ilelle ne demande qu’à descendre rassemblé.e au prochain arrêt.
Qui de qui supportera qui ne sachant pas si la voie d’eau les conduira, un jour, au naufrage, ils invitent. Durant ces rites de commensalité parfaitement arraisonnés, les proches tiennent la chandelle. Question orientée ou remarque larvée ? Ils ne sont jamais sûrs d’être touchés ou coulés -Ils ont des yeux de sniper, implorent tour à tour de l’amour avec des yeux d’enfants, par la souffrance démasqués, puis demandent assistance chacun entre deux continents, se tiennent par la barbichette au risque d’être bientôt en quarantaine. Des questions incessantes : Peut-on faire aussi comme si ? C’est une hypothèse. Cap provisoire : C’est pour les enfants. Mais elle vient de se rendre. C’est la mer à boire, elle pense. Il veut continuer à être le capitaine had hoc seulement au fond, c’est Haddock. Et l’addiction n’aime pas les consignes.